Pourquoi je vends du rêve

En tombant sur les informations de la télévision française il y’a quelques jours (sur le net), j’ai vu une discussion au sujet du RSA et du fait qu’il allait peut-être être retiré aux 18-25 ans. Les réactions à ce reportage étaient toutes indignées, et elles expliquaient pourquoi quelqu’un âgé de 18-25 ans pouvait avoir besoin du RSA, sans pour autant être taxé de paresseux.

J’ai d’abord eu un mouvement de recul, tellement la réalité décrite était déprimante. De plus, c'était loin d'être ma réalité ! Puis je me suis demandée si j’étais à ce point là déconnectée des choses autour de moi.

J’ai fait la relation avec mon travail et mes enseignements. S'il faut parler finances par exemple, je suis bien consciente que pour beaucoup, les prix que je pratique sont inaccessibles, et que certaines personnes ne peuvent pour l’instant se permettre mes programmes du fait de leur situation financière.

Le questionnement n’a pas duré longtemps, les réponses me sont venues rapidement.

Je me suis souvenue de ma période 18-23 ans justement. Je me suis souvenue que j’ai dû voler dans les magasins pour manger, que j’avais des retards de loyers, que j’ai mangé beaucoup de pâtes pendant un bout de temps, et que j’ai souvent eu un bagel pour tout repas, et que le bon côté que je voyais c’était qu’au moins je prendrais moins de poids.
Je me suis souvenue que pour ma graduation, je n’avais pas suffisamment de quoi m’acheter la tenue de graduation, que j’ai dormi sur le canapé d’une copine pendant trois mois après l’obtention de mon diplôme, que j’avais 2-3 boulots en même temps que les cours.

En tant qu’entrepreneure, j’ai connu l’endettement, les difficultés de couple, la dépression.
Donc non, les situations difficiles ne me sont point étrangères. La galère, je l’ai vécue pendant plusieurs années.

Avec le temps et le recul, j’ai compris que:

- C’est le rêve et l’espoir qui motivent. Les rêves et les espoirs sont nos devises les plus inestimables. Donc je continuerais à vendre du rêve et du pouvoir de l’intention, parce que c’est comme ça en partie que je m’en suis sortie. Je continuerai de parler de l’importance de se projeter, parce que l’espoir est l’un des outils principaux de résilience. C’est par les rêves que nous rentrons en contact avec notre futur, et c’est grâce à nos rêves que nous faisons évoluer l’humanité.
Ce sont mes rêves qui m’ont fait tenir pendant que je dormais sur le canapé de ma copine. Et je sais que je ne suis pas la seule à m’être basée sur mes espoirs pour avancer. Je viens d’une partie du monde où l’impossible n’est pas une réalité, et où l’espoir est l’une des seules monnaies valables.
Si aujourd’hui je suis privilégiée, c’est en partie parce que j’ai tenu à rêver et c’est cette capacité de construction et de résilience que je transmets aujourd’hui.
Le rêve est un outil d’émancipation, et non, je n’ai pas honte de crier que c’est bien ce que je vends. Je vends du rêve, parce que je suis la preuve vivante que étendre son champs des possibles est une réalité.

Je ne vais pas dire par contre, que ça se fait du jour au lendemain. Le secret? Maintenir sa vision. Pour maintenir sa vision, il faut réaliser les choses suivantes:

- Les situations ne sont pas statiques. Certaines situations, même quand elles durent des dizaines d’années, sont amenées à changer. La vie est im-permanence, et c’est ce qui nous pousse à nous adapter à toutes situations et croire en des lendemains meilleurs.

- Nous ne sommes pas toujours impuissants à ce qui nous arrive. Parfois, pour traverser le désert, on peut accepter les petits boulots, les aides et les mains tendues, en gardant la certitude que la situation est passagère.

- Avoir une certaine connaissance de soi et de ses capacités. Durant mes années difficiles, j’ai vendu des glaces, j’ai enseigné le français, travaillé dans des bars, fait du baby sitting, fait du porte à porte pour des organisations non gouvernementales, etc. La réalisation de soi passe parfois la réalisation que nous sommes toujours pleins de ressources.

- Avoir conscience que la réalité des uns n’est pas obligatoirement celle des autres. J’ai toujours su que je pouvais me créer ma réalité, que ce n’est pas parce que tout le monde avait une expérience que je devais avoir la même. Lorsque j’ai décidé de changer d’université, tout le monde me disait que je n’aller pas y être acceptée parce que j’étais noire et qu’ils avaient des quotas serrés. Lorsque j’ai été acceptée, évidemment c’était parce que je remplissais les critères pour les quotas. J’ai été également prévenue que l’université ne donnait pas de bourses aux étrangers, je n’avais donc pas intérêt avoir de problèmes d’argent pendant mon cursus universitaire. Un an après mon entrée dans cette université, mon père a perdu son emploi et devinez quoi ? Je suis devenue la première étudiante étranger de l’université à obtenir une bourse complète pour la durée de mes études. Je garerais pour vivre et me nourrir à côté oui, mais je n’avais pas à payer les 40 000 dollars et quelques de scolarité annuelle à l’époque.

Impossible n’a jamais fait partie de mon vocabulaire. Et c’est cette capacité de créer sa vie, bloc par bloc que je vis au quotidien et que je transmets.

You are limitless. C’est l’essence de mon message.

Much love