Etre multipotentielle et travailler avec son intuition

Une amie m’a demandé dernièrement :« Comment tu fais, concrètement, pour incarner toutes ces femmes ? ». La question revient sans cesse, depuis que je parle de tous mes rôles.

J’ai répondu : « Je m’aime ». Mon amour pour moi, implique de me respecter et de m’honorer. De n’ignorer aucune partie de moi. De me célébrer, de célébrer toutes celles que je suis, en les matérialisant, d’une manière ou d’une autre, en faisant de la place pour elles dans ma vie.

Et elle m’a demandé : « comment tu fais pour t’aimer, concrètement ? ». J’ai répondu : « Je m’écoute, je m’apprends, je fais connaissance avec moi même. J’écoute mes mouvements intérieurs, mon intuition si tu veux. Ces mouvements me parlent de moi, me disent ce que j’aime, me parlent de celles que je suis, de celles que je pourrais être. Et ce que me montrent ces mouvements, est tellement beau, que je n’ai pas d’autres choix que de tomber amoureuse et d’aimer l’incarnation de moi, vers laquelle mon intuition me porte ».

Alors j’ai comparé mon expérience de l’intuition avec les cours de chant que je prends en ce moment. Ces cours de chants qui sont la métaphore de ce travail avec l’intuition.

« Comment je fais ? » Je me sers de mon intuition et de mes mouvements intérieurs pour me guider. Je me sers de mon intuition pour rester alignée, comme je me laisse guider par la musique pour chanter juste.
Alors qu’ai-je appris de mes cours de musique ?

La pleine conscience, tout le temps. La pleine conscience nous permet d’être présents à nous même, d’être totalement attentifs à ce que nous vivons, de prêter attention à ce qui nous entoure, et à ce qui bouge à l’intérieur de nous. La pleine conscience quand je chante, signifie ne pas m’évader dans ma tête, rester présente et me laisser porter par la musique pour éviter de chanter faux ou de louper un temps, une pause.

L’authenticité : J’ai eu du mal avec cette notion au début de mes cours. Mettre ma voix sur la musique était un vrai supplice, parce que je n’aimais pas ma voix. Je n’aimais pas ce qui sortais de moi. Ma prof a dû me faire écouter plusieurs « covers » de chansons connues, plusieurs reprises pour me montrer que toutes les voix sont différentes, que chaque voix a un timbre bien particulier et que sur la même musique, on pouvait apposer une multitude de rythmes, de timbres, de registres et de tessitures. Et que je n’avais pas à me comparer à ce que j’avais l’habitude d’entendre. Ma voix n’avait pas à être comparée, elle était elle, elle était moi et c’est tout. J’avoue que j’ai pris une claque ces semaines là. Moi qui pensais me connaître et m’aimer ! J’ai fait du chemin depuis. J’ai apprivoisé ma voix, j’ai pratiqué beaucoup, pour habituer mon oreille à l’entendre. J’ai arrêté d’avoir envier de sonner comme tel ou telle. J’ai accepté de sonner comme je sonne. Au moment où j’écris ces lignes, je pense être en train de tomber amoureuse de ma voix. La vraie, celle qui sort de mes cordes vocales. Je commence à aimer cette dimension de moi.

La respiration. La clé, quand on se lance dans le chant, c’est de savoir prendre sa respiration. Avec la pleine conscience, la respiration permet de savoir quand il faut faire une pause, quand il faut aller plus vite. Prendre une grande inspiration, pour nourrir l’action à venir, pour donner de la force aux cordes vocales, pour permettre à la voix de porter. Savoir écouter sa respiration, savoir prendre sa respiration m’apprend qu’il y a un temps pour tout. Il y a un temps pour se replier sur soi, pour faire le calme, pour prendre des pauses. Puis il y a un temps pour faire porter la voix, pour agir, pour se faire entendre. Pour connaitre ces moments, il faut savoir gérer son souffle.

D’autre part, pour que la voix puisse porter et pour ne pas s’essouffler, le souffle doit venir non pas des cordes vocales, en surface, mais de l’abdomen, donc des tripes. C’est une respiration profonde, qui donne de la force et de la portée à votre message. Cela me fait dire que tout ce que j’entreprends, étant donné que mon objectif ultime c’est l’impact sur le long terme, doit partir de mon centre, de mon essence, de mes tripes, de toutes celles que je suis.

Et l’intuition donc ?

L’intuition, c’est ce savoir inspiré, qui vient d’en haut et qui vous guide.
Travailler avec son intuition, en une phrase, je le définis comme ceci : j’écoute et je suis mes mouvements intérieurs.
En deux mots: Inhale, Exhale. J’inspire et j’expire. J’inspire, je crée de l’espace pour que l’information me parvienne. J’expire, je matérialise l’information, je me mets en action.

Travailler avec l’intuition, c’est demander (lancer des appels à l’Invisible), entendre le message, répondre à l’appel et s’abandonner.

Travailler avec mon intuition me permet de chercher l’alignement de l’action juste pour moi.

Grâce à mon intuition, je sais quand c’est oui ou quand c’est non. Chaque oui, chaque non, chaque inconfort du « je ne sais pas » me donne une information sur la personne que je suis à l’instant T, sur mes valeurs, sur qui je veux être. C’est ainsi que j’apprends à me connaitre, et à m’aimer, à aimer celle que j’étais, celle que je suis et celle que je serai.
Grâce à mes mouvements intérieurs, je sais à l’instant, l’action à effectuer. Quand je ne sais pas, je fais de l’espace pour cette incompréhension, qu’elle me donne le message que je dois comprendre et qu’elle me guide vers là où je dois aller.

Avec mon intuition, j’ai la conscience d’être à ma place…ou pas.

Et parce que je respecte qui je suis, je m’efforce d’honorer mon oui et mon non. Le chemin que j’ai choisi ne s’accommode pas de compromis qui vont m’éloigner de moi-même, me faire perdre de vue mon être.

Avec le temps, j’ai appris à reconnaitre quand il y a quelque chose en moi qui crie, ou qui veut se manifester. Je sais comment je me sens, à tout instant. J’ai la main sur mon pouls intérieur, à tout moment. Les montées et les descentes d’énergie, je sais d’où elles proviennent. Si je ne sais pas, alors je m’arrête et je (m’)écoute. Quand la réponse tarde, je pose une intention d’y voir plus clair, et j’attends.

Alors parfois, je suis dans en mode « IN », comme Inspiration. Un état très subtil, pendant lequel je sais que mon corps physique est en train de recevoir des informations. Je sens les changements de vibrations, je sens que je m’élève, ou que l’Invisible se rapproche. Un souffle, une chaleur externe ou interne (des fois j’ai l’impression de ressentir ce souffle, mais après je réalise que c’est juste la clim 😊 !). Parfois, ça dure un instant, quelquefois ça dure plusieurs jours. A ce moment là, je sais qu’il me faut patienter, qu’il me faut faire le silence à l’intérieur et être attentive. Je sais que dans les jours qui viennent, je vais avoir la réponse à une question que j’ai posée, ou une intention que j’ai posée.

A d’autres moments, comme en ce moment, je suis en mode « EX », comme expiration. Je me tourne vers le monde à ces moments là. Dans un mouvement de l’intérieur vers l’extérieur, je ressens le besoin impératif de matérialiser les informations reçues. J’ai de la chance, que ma personnalité soit très pragmatique. Cela me permet de ne pas rester la tête dans les nuages. J’ai comme nous tous, beaucoup de faiblesses. Celle que je n’ai pas, c’est celle de ne pas me mettre en action. Plutôt l’inverse. Comment expliquer que je ne peux pas dormir si j’ai une idée en tête et que je ne les mets pas en œuvre. J’ai plein, plein d’idées dans la tête. Pour qu’elles me sortent de la tête, il faut qu’elles soient matérialisées. Sinon, elles ne me lâchent pas.

Sinon concrètement ?

Un exemple : J’ai posé l’intention un jour de recevoir des indications sur la manière de rendre mes activités plus visibles. La réponse n’est pas venue tout de suite. Quelques matins après que j’ai posé cette intention, après une nuit très inconfortable, la pensée qui m’est venue dès le réveil c’est : « n’attends pas que les autres créent des opportunités pour toi. Crée tes propres opportunités ». La deuxième pensée : TED. Comment je sais que c’est mon intuition ? parce que cette idée est tombée comme un cheveu dans la soupe. Je n’avais pas envisagé jusqu’à la veille, de faire moi-même une conférence. Une idée qui me vient comme ça, sans queue ni tête, je savais, dans ma chair, que ça venait de plus loin.
Et pourquoi une conférence TED ? En quoi l’organisation d’une conférence TED va m’aider pour mes activités ? Je n’ai pas encore la réponse. Tout ce que je sais, c’est que je me suis sentie comme propulsée. Je ne me suis pas posée mille et une question. Mon mental m’a demandé dans les secondes qui suivait comment j’allais financer tout ça. J’ai rapidement trouvé la réponse sur le site de TED, la licence est gratuite. Et c’est ainsi que les choses se sont mises en marche. Un éclair, une fulgurance, une évidence et voilà !

Un autre exemple : Je me lamentais il y a quelques mois, d’être dans une situation financière difficile. Mon compte bancaire dans le rouge, encore une fois, j’ai lancé une bouteille dans l’espace, à l’univers. HELP ! SOS ! besoin de fric, merde ! Au matin, comme une évidence, une prise de conscience inexplicable : Je suis source d’abondance, est l’une de mes premières pensées au réveil. Pourquoi m’inquiéter, je suis source d’abondance, pour moi et pour les autres.
« Bon ! » je me dis que j’en saurais sûrement un peu plus tard. Me voilà qui vais au boulot, toujours plongée dans mon train-train quotidien. Ce jour là, comme sac à main j’ai à mon bras un cabas fait de tissus achetés au Cameroun, vestige de l’époque où j’étais consultante mode. Une collègue, fraichement embauchée, voyant le sac, me propose non seulement de l’acheter, mais me donne l’adresse de fabriquant d’accessoires et de magasins qu’elle connait, qui seraient très intéressés d’avoir ce genre d’accessoire dans leurs magasins. Elle me donne les adresses, les appelle immédiatement et tout. Bon. Univers, j’ai compris le message, je suis source d’abondance. La réponse à mes soucis financiers m’a été apporté sur un plateau d’argent.
Et c’est ainsi mesdames, qu’en suivant mes passions et mon intuition, je me suis retrouvée avec toutes ces casquettes, ces dimensions, ces rôles qui disent à la fois tout et rien sur moi.


PS : L’intuition est là pour nous faire bosser.
Une chose à savoir sur l’intuition, elle ne mène pas toujours vers la joie. C’est une croyance je pense, qui est propagée par les milieux du pseudo développement perso et contre laquelle je m’insurge (et ce n’est que mon expérience, évidemment). Il ne faut pas penser, que parce qu’on suit son intuition, tout va être rose, qu’à tous les coups, la mer va se diviser en deux pour nous laisser passer.
Les choses seront peut-être plus fluides un moment, mais suivre son intuition n’empêche pas de rencontrer des difficultés sur notre chemin, qui ne sera pas toujours bordé de pâquerettes. Il y aura beaucoup de pâquerettes, certainement, mais s’il y en a moins qu’on ne pensait, cela ne signifie pas que notre intuition nous a trompé. Nous intuition ne nous trompe pas. Elle n’est juste pas là pour nous éviter les écueils et nous brosser dans le sens du poil, elle est là pour nous montrer le chemin de l’apprentissage. Ce fameux chemin qui est plus important que la destination vous voyez ???? Voilà ! L’intuition n’est pas là (je pense) pour nous donner un aller sans retour vers la destination, en survolant la case difficulté ou en passant son tour, mais plutôt pour nous mettre sur le chemin des expériences que notre âme a décidé d’avoir.
Donc si vous avez suivi votre intuition et que vous vous êtes planté.e.s sincèrement et royalement, prenez du recul si c’est possible, et essayez de voir ce que l’expérience vous a apprise. Il y a surement un truc que vous avez intégré, croyez-moi. Perso, sept ans de plantage (en apparence) et deux ans de dépression m’ont appris beaucoup et m’ont permis d’écrire cet article avec conviction. C’est du vécu, je vous le dis !