Je ne suis pas née pour mendier les miettes d’une table que j’ai contribué à bâtir.
Je suis née pour m’asseoir à cette table, ou la renverser, s’il le faut.
Je revendique mon droit à l’abondance, non comme un luxe, mais comme une nécessité,
non pour l’excès, mais pour l’équilibre, la justice et la dignité de ma lignée.
Je crois que la richesse est un outil.
Tranchant. Sacré.
Elle peut bâtir des hôpitaux ou des prisons,
éduquer ou effacer,
élever des communautés ou les enfouir sous le béton et les dettes.
Je choisis de la manier avec intention,
guidée non par la cupidité, mais par la vision.
Je rejette l’évangile de la culpabilité.
Je rejette ces voix qui prétendent que désirer plus est un péché,
que la souffrance est sainte,
que la pauvreté est une preuve de piété.
Je refuse de romantiser la survie.
Je choisis la douceur — non par paresse, mais parce que j’en ai fini
avec les systèmes qui glorifient l’épuisement tout en accaparant le pouvoir.
Je ne sers pas l’argent. Il me sert.
Il porte mes rêves au-delà des frontières, finance ma résistance,
nourrit mes enfants et mon peuple.
Il amplifie ma voix dans des salles construites pour me faire taire.
Je ne poursuis pas la richesse pour dominer. Je la poursuis pour déranger.
Pour contrebalancer l’influence de ceux
qui l’ont utilisée pour empoisonner la terre et contrôler nos corps.
Je construis pour pouvoir donner. Je m’élève pour pouvoir tendre la main.
Ma prospérité n’est pas une fin. C’est un commencement.
Je choisis l’alignement ancestral.
Ma richesse ne reposera pas sur les dos brisés des autres.
Elle sera enracinée dans la réciprocité, la réparation et la mémoire.
Je porte les prières de femmes qui n’avaient rien mais donnaient tout.
Je leur rends hommage en refusant de rester petite.
Ce n’est pas du capitalisme.
Ce n’est pas de la charité.
C’est une reprise de pouvoir.
Mon abondance est une révolution tranquille.
Et elle commence par la croyance radicale
que je mérite plus.