Parfois je me demande si je suis la seule à ressentir cette urgence, cette envie furieuse de me défaire de toutes ces couches, de tous ces conditionnements. Je n’ai pas mis le doigt encore sur tout ce qui m’a formaté, mais le fait de savoir que ces couches sont là me donnent envie de m’en défaire au plus vite.
C’est peut-être le contexte ambiant qui veut ça. Ma blessure d’injustice qui me joue des tours. Tout autour de moi je vois des gens qui tâtonnent, qui cherchent, écrasés sous ces couches. Certains s’en rendent compte, d’autres pas. Et j’ai envie de hurler. De hurler mon envie d’ôter ces carcans. Chez moi, chez les autres. Pour retrouver le souffle, ne plus se sentir étouffé. Oui, être moi-même, c’est respirer. C’est de rapprocher de mon essence et recevoir le souffle de vie.
Certains disent de moi que je suis radicale. Comment expliquer que je n’ai pas le choix. Faire semblant, biaiser, faire des compromis avec mon essence, m’empêche de respirer.
Chaque fois que je me rapproche un peu de cette partie de moi, l’amour que je découvre et que je transmets autour de moi me rappelle que ce n’est qu’en étant moi-même que je peux vivre cette sensation d’alignement, de fluidité et de plénitude.
De plus, à l’aube de l’année 2021, quand je vois tous les enjeux sociaux, économiques, écologiques, féministes auxquels nous sommes confrontés, je suis convaincue qu’on ne peut plus rester sur le côté en attendant que les gens fassent le job pour nous. Fini de se contenter de sa vie pépère. Je ne veux plus me contenter. Fini de faire des compromis. Parce que le fait de rester à ma place et de ne pas faire de vagues, le fait que je ne prenne pas ma place profite à d’autres, jamais à moi, et c’est ce qui m’étouffe.
Oui, d’autres profitent du fait que je ne sois pas moi-même. Que je ne sache pas poser mes limites, que je ne sache pas m’aimer par-dessus tout, que j’accepte ce qu’on me donne sans jamais exprimer mon envie d’être plus, d’avoir plus.
Et cela ne rends pas service à ceux qui viennent après moi, mes enfants, nos enfants. Je veux que mes enfants soit libres. Et pour cela, je veux faire tout ce qui est de mon ressort pour ouvrir les portes. À la limite, tout se résume à ça. Ouvrir la voie et les voix, ce qui implique être résolument moi-même, être radicalement moi, pour honorer ceux et celles qui l’ont fait avant moi, et par respect pour mon essence et par amour pour ceux qui viennent après moi.
Much love !