J’ai écrit ce mot il y a un peu plus d’un an, aujourd’hui, je sais enfin pourquoi
Mai 2018 :
Dans cet article, je voulais aborder le rapport que nous avons parfois, nous les femmes avec notre corps. Ce corps que parfois nous rejetons, et d’autres fois nous embrassons.
J’ai en général toujours aimé ce à quoi je ressemblais physiquement, et j’ai rarement eu des problèmes d’estime de moi liés à mon apparence physique. Cela ne veut pas dire que mon rapport à mon physique a été toujours été joyeux, au contraire. J’ai souvent eu une attitude passive-agressive avec ce corps qui n’a pas toujours été conforme à l’idée que je me faisais de lui.
Adolescente, j’étais très très mince, voir maigre. Comme beaucoup de filles de mon âge, on m’a très vite appris à me cacher, à ne pas me montrer, à ne pas trop prêter attention à ce à quoi je ressemblais. Ce que j’avais dans la tête était bien plus important, il paraît. Ce qui n’est pas faux en tant que tel, sauf que je pense que l’importance de l’intellect n’a pas être mis en opposition à l’image du corps, que l’on remplit à ce moment-là de sentiment de honte et de culpabilité.
Bref, j’ai commencé à prendre du poids bien après l’adolescence, lorsque j’étais loin de mes parents. Étant donné que l’on ne m’avait pas appris à m’occuper de mon corps à part les règles d’hygiène de base, c’est - à - dire que je n’avais pas de notions de nutrition ou d’exercice physique, j’ai rapidement pris beaucoup de poids, en très peu de temps et de là est née une relation plus compliquée avec mon corps. Je me suis rendue compte à ce moment-là qu’il fallait que je m’occupe de lui, et que cela allait me demander des efforts ! Efforts que j’ai fourni tout le long de la vingtaine, avec un nouveau poids que j’avais accepté bon gré mal gré.
Lorsque j’ai eu mes deux garçons, et après une période de dépression et de traversée du désert, je me suis de nouveau retrouvée avec un corps que je ne reconnaissais pas, que je ne maîtrisais pas.
Je ne pouvais littéralement plus me regarder dans la glace, je ne pouvais plus me voir en photo. Une partie de mon corps spécialement m’obsédait: mon ventre. Ce ventre que je désespérais de perdre, qui était devenu plus imposant que ma poitrine, et qui commençait à me miner le moral.
A l’époque, je n’ai envisagé que la solution drastique, la chirurgie esthétique. Lorsque j’ai pu me le permettre financièrement, je suis passé par la phase liposuccion et abdominoplastie. Cette opération était tellement essentielle pour moi, que je n’ai pas réfléchis aux risques que je courrai avant de l’effectuer. Je ne vais pas te mentir, la récupération ne fut pas un moment facile à passer. A l’époque, j’étais tellement mal que si le prix à payer était celui de l’opération, et beh ainsi soit-il ! La guérison fut longue et très douloureuse, et l’opération a laissé des traces indélébiles sur mon corps. Ce n’est pas une opération bénigne, et je dis souvent que ce n’est pas quelque chose que je ne recommanderai pas facilement. Je pense qu’il faut bien y réfléchir et je pense qu’il faut être sûre des raisons pour lesquelles on le fait.
Néanmoins, je ne regrette pas mon choix. Si c’était à refaire, je referai le même. Tout simplement parce que cette opération m’a donné l’impulsion dont j’avais besoin pour remonter la pente, ma santé mentale valait en valait la peine, c’est bien l’expression à utiliser. Je me suis retrouvée physiquement et j’ai pu entamer, avec la guérison physique, une guérison psychologique.
Aujourd’hui, j’ai toujours une relation complexe avec mon corps. Depuis mon opération, j’aime de nouveau l’image que me renvoie le miroir. Par contre mon corps est toujours synonyme de travail et d’efforts. Je n’ai pas encore entamé le travail psychologique qui consiste à analyser notre relation et à comprendre ce qui se cache derrière, je suis sûre qu’il y aurait beaucoup de choses à dire.
En attendant, je me pèse tous les jours, je me surveille tout le temps. J’aimerai bien arriver à cette période où je pourrai manger un repas, sans compter les calories, sans me demander ce quel exercice physique je devrais faire pour rembourser le crédit calorique. Je voudrai pouvoir faire confiance à mon corps, et me dire que je n’ai pas à m’inquiéter des jours où je ne me pèse pas, qu’il ne va pas me trahir. Vivement ce jour!
Et toi? Quel rapport entretiens-tu avec ton corps?